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Actualité, Culture

Danse et handicap : des expériences sensibles et inspirantes dans les conservatoires

Cette saison, les conservatoires ont prouvé qu’on peut tous danser, chacun à sa manière et quelles que soient nos différences. Du plaisir de la découverte à la scène de spectacle, plusieurs projets ont mis en lumière la richesse de la danse inclusive.

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Danse et handicap : des expériences sensibles et inspirantes dans les conservatoires

Danser, c’est s’exprimer, partager, ressentir. Et cette saison, les conservatoires de Pontault-Combault, Roissy-en-Brie et Noisiel ont prouvé qu’on peut tous danser, chacun à sa manière, quelles que soient nos différences. Du plaisir de la découverte à la scène de spectacle, plusieurs projets ont mis en lumière la richesse de la danse inclusive.

Une grâce singulière

C’est pendant la Semaine du handicap qu’une nouvelle élève, une jeune fille porteuse de trisomie 21, est venue découvrir le cours de danse contemporaine à Pontault-Combault. Elle avait déjà un peu pratiqué la danse, mais peu de lieux lui avaient offert une véritable place dans un groupe.
Lors de ce premier cours, elle entre dans le studio, un peu timide, accompagnée de ses parents. D’abord observée avec curiosité par les autres élèves, elle est peu à peu invitée dans le mouvement. L’enseignante adapte les consignes, instaure un cadre bienveillant et engage un dialogue corporel avec elle. Au fil des minutes, les échanges s’installent. Elle propose des gestes, les autres les reprennent. À la fin du cours, c’est elle qui lance un jeu collectif, avec une spontanéité étonnante.
Depuis, elle a intégré un cours de danse adaptée mis en place par le conservatoire, et participera au spectacle de fin d’année. Elle se produira également lors de restitutions dans les instituts médicoéducatifs du territoire.

Le Lac des cygnes : du ballet à la création inclusive

À Noisiel, c’est un tout autre projet qui a vu le jour : la revisite inclusive du Lac des cygnes les 28 et 29 mars 2025.
Le projet s’est construit en deux temps : d’abord l’appropriation de la version classique du Lac des cygnes, puis la création d’une version contemporaine, inclusive, mêlant danseurs valides et en fauteuil roulant. 
Pour cela, les enseignantes, Caroline Beaudouin et Aurore Caron, ont fait appel à Gladys Foggéa, danseuse professionnelle en situation de handicap moteur, spécialisée depuis plus de 25 ans dans la danse inclusive. Par son engagement et son savoir-faire, elle a permis à tous (avec un handicap ou non), de s’exprimer grâce aux ateliers menés en amont des spectacles.
Ces derniers ont permis à des publics très différents de se rencontrer et de danser ensemble : élèves, résidents de l’EHPAD, adultes en situation de handicap moteur… La danse devient alors un langage commun, un moyen d’expression, de joie et de connexion.

Danser la faille : rencontre avec Magali Saby et Sylvère Lamotte

Le duo forme un binôme atypique : elle, en fauteuil roulant, lui, valide. Leur danse explore l’équilibre, le déséquilibre, la fragilité. Ensemble, ils interrogent ce qu’est un corps dansant, au-delà des normes et des représentations. La rencontre avec les élèves des conservatoires s’est faite sous forme d’ateliers : pratiques partagées, échanges sensibles autour de leurs parcours, discussions sur le handicap, l’art, la scène.
Ces moments ont permis aux élèves de réfléchir à la notion d’inclusion, mais aussi à leur propre rapport au corps et au mouvement. Une expérience qui a marqué les esprits, tant par l’intensité artistique que par la sincérité humaine du duo.

L’art comme lien, l’inclusion comme horizon

Ces projets sont autant de preuves qu’ouvrir les portes des conservatoires à la diversité des corps, des vécus et des parcours enrichit profondément la pratique artistique.
En proposant des ateliers mixtes, des créations inclusives ou des espaces de dialogue, les conservatoires participent à construire un imaginaire plus ouvert, plus accueillant, plus juste.